Comment les entreprises du continent américain adoptent une approche directe en matière de développement durable, au bénéfice de leurs clients et de leurs fournisseurs.

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Une chaîne d’approvisionnement durable pour une entreprise durable

Pour se rapprocher de la neutralité carbone et convaincre toutes les parties prenantes, plus particulièrement les clients, qu'elles font partie de la solution, les entreprises du continent américain doivent analyser plus en détail leurs chaînes d’approvisionnement. 

Les entreprises du continent américain s’efforcent de faire preuve de transparence concernant leurs performances en matière de développement durable, mais leurs chaînes d’approvisionnement pourraient les trahir, selon une nouvelle étude commandée par Smurfit Kappa et réalisée par FT Longitude. Pour accélérer leurs efforts en matière de développement durable, elles devront améliorer la transparence et la collaboration tout au long de la chaîne de valeur, des fournisseurs aux clients.

Dans l'enquête menée auprès de dirigeants d'entreprises du secteur de la distribution et de la consommation sur le continent américain, 67 % des personnes interrogées déclarent que leurs décisions clés en matière de développement durable sont totalement transparentes. Ce pourcentage élevé pourrait découler d'une impulsion politique accrue. Aux États-Unis, par exemple, la Loi sur la réduction de l'inflation de 2022 incite les entreprises à repenser leur approche du développement durable et pourrait se répercuter sur les pays voisins.

D'autres pays des Amériques utilisent des taxonomies de financement durable permettant d’identifier les activités contribuant à la réalisation des objectifs environnementaux. En 2022, la Colombie est devenue le premier pays de l'hémisphère ouest à adopter une taxonomie verte nationale. Des taxonomies sont également en cours d'élaboration au Mexique, en République dominicaine et au Pérou.

La pression des parties prenantes oblige les entreprises à s’exprimer

De nombreuses entreprises constatent également une augmentation significative de l'intérêt des parties prenantes pour le développement durable, notamment de la part des investisseurs. « Il y a deux ans, le développement durable ne figurait pas dans nos résultats annuels », déclare Claudia Campillo Velásquez, vice-présidente des affaires générales et secrétaire générale du détaillant Grupo Éxito. « Nous avons ensuite remarqué que de plus en plus de questions étaient soulevées, ce qui nous a poussé à détailler dans nos résultats annuels nos actions en matière en développement durables. »

Il est également essentiel de communiquer avec les consommateurs à plus grande échelle. Grupo Éxito, par exemple, vise à mettre en valeur son programme de développement durable sur les réseaux sociaux et dans les magasins. « Il est important de beaucoup communiquer sur nos actions », déclare Velásquez.

Silvia Dávila, présidente de la région Amérique latine de Danone et coprésidente du Consumer Goods Forum en Amérique latine, partage ce point de vue. « Aujourd'hui, nos clients, consommateurs et parties prenantes exigent de savoir ce que font les entreprises », dit-elle. « C’est ce qui les aide à prendre des décisions finales sur les produits qu’ils veulent acheter. »

La supply chain, une pierre d'achoppement

Pourtant, même si les entreprises font connaître leurs actions en matière de développement durable à travers des communications externes, nombre d'entre elles sont encore confrontées à d'importantes contraintes opérationnelles. Garantir une totale transparence dans la supply chain est un défi particulier à relever : 45 % des personnes interrogées par Smurfit Kappa sur le continent américain déclarent que cela nuit à la crédibilité de leurs efforts en matière de développement durable. 

« Notre supply chain est très complexe en raison du nombre de produits que nous stockons », explique Velásquez. « Nous avons plus de 3 000 fournisseurs commerciaux et 2 000 autres pour les biens et services. Ce sont donc des milliers de fournisseurs dans l'ensemble de notre chaîne de valeur, et nous devons analyser ce que chacun fait dans sa propre supply chain. »

Il y a encore du chemin à faire concernant les émissions du scope 3

Cette complexité est particulièrement handicapante pour les entreprises qui tentent de réduire leurs émissions de carbone. Plus de la moitié des personnes interrogées sur le continent américain dans le cadre de l'étude de Smurfit Kappa (55 %) affirment qu’ils ont une capacité limitée à mesurer les émissions du scope 3, qui sont émises en amont et en aval de la chaîne de valeur. Parallèlement, 43 % des personnes interrogées évoquent le problème d’accès aux données.

Garrett Quinn, responsable du développement durable chez Smurfit Kappa, explique que même les entreprises dotées de capacités avancées de calcul des émissions des scopes 1 et 2 font face à la complexité des émissions du scope 3 : « La plupart des entreprises mondiales collaborent avec des dizaines de milliers de fournisseurs, alors comment récupérer ces données ? Comment les vérifier ? »  

Garrett Quinn, responsable du développement durable chez Smurfit Kappa, explique que même les entreprises dotées de capacités avancées de calcul des émissions des scopes 1 et 2 font face à la complexité des émissions du scope 3 : « La plupart des entreprises mondiales collaborent avec des dizaines de milliers de fournisseurs, alors comment récupérer ces données ? Comment les vérifier ? » 

« Plus on analyse les émissions du scope 3, plus on se pose des questions », ajoute-t-il. « Il s’agit de connaître notre niveau de compréhension des émissions du scope 3 et comment on peut les diminuer. »